Des mécanismes efficaces pour une réglementation efficace | À propos de T

Ernest Piedras.

La loi fédérale sur les télécommunications et la radiodiffusion (LFTR) établit que l’Institut fédéral des télécommunications (IFT) est l’autorité chargée de faire appliquer ses décisions réglementaires dans ce secteur convergent, même si nécessaire avec le recours à l’imposition de sanctions.

Depuis sa constitution, l’organisme de régulation a prononcé à plusieurs reprises des sanctions pour non-respect de la loi, comme dans les cas d’application d’une régulation asymétrique, la commission de pratiques monopolistiques, la concentration illégale d’agents économiques, entre autres actions contraires à une concurrence effective entre les opérateurs et le libre concours des consommateurs.

À certaines occasions, l’Institut a appliqué des amendes proportionnelles aux revenus des concessionnaires ou des parties autorisées, en cas de non-respect des règles établies dans la loi ou dans ses résolutions.

Exemples de sanctions. Ces dernières années, des sanctions ont été annoncées par l’IFT applicables à l’Agent économique prépondérant dans les télécommunications (AEP-T), América Móvil (Telmex-Telnor/Telcel). Par exemple, près de 100 millions de pesos (96,8 millions de pesos) en avril 2018, en raison de pratiques monopolistiques liées à la conclusion d' »accords d’exclusivité » avec Blue Label Mexico qui l’empêchaient de commercialiser ou de fournir des forfaits prépayés aux concurrents de Telcel.

Aussi, cette amende de 2 543 millions de pesos correspondant à la violation des normes minimales de qualité dans la fourniture de liaisons dédiées entre 2013 et 2014, prononcée en décembre 2018.

Plus récemment, en janvier 2020, l’IFT a infligé une sanction économique de 1 311,8 millions de pesos à Telnor pour non-respect des mesures de régulation asymétrique, en ne mettant pas à la disposition du régulateur et des concessionnaires demandeurs, les informations relatives à l’infrastructure qui lui sont imposées à partager, via le Système de Gestion Electronique (SEG) depuis septembre 2017.

Insuffisance et extemporanéité des sanctions. Comme on le voit, les sanctions semblent insuffisantes pour décourager ou empêcher la commission répétée de diverses pratiques contraires à la LFTR et aux réglementations édictées par l’IFT.

En d’autres termes, le montant des amendes ne dépasse pas le bénéfice tiré de ces comportements ou le coût de la violation de la réglementation est relativement faible, de sorte qu’il existe des incitations perverses à la violer.

De plus, ces sanctions sont nettement prescrites, car dans certains cas, plusieurs années se sont écoulées depuis la commission de la pratique illicite.

Récemment, Telcel a annoncé l’application éventuelle d’une sanction économique pour la discrimination des tarifs d’appel à l’intérieur et à l’extérieur de son réseau entre fin 2006 et début 2011, puisque l’ancienne Commission fédérale de la concurrence (CFC) a accepté que Telcel égalise ses tarifs et a fermé le processus au cours de ces années. Par conséquent, l’IFT, malgré le réexamen de l’affaire une décennie plus tard, n’a pas été en mesure d’imposer une amende.

Ces derniers jours, dans la « Consultation publique sur les propositions d’offres de référence pour le partage d’infrastructures et les liaisons dédiées » présentée par l’AEP-T, un mandataire concurrent a rendu un avis qui met en lumière les faibles amendes envisagées pour avoir laissé une liaison pendant un mois, ce qui est encore moins que pour rejeter un rapport de bogue.

Aujourd’hui, huit ans après l’application des mesures de régulation asymétriques et près d’une décennie depuis la mise en place de l’IFT, les amendes représentent un montant infime et quasi négligeable pour l’AEP-T, qui concentre près des deux tiers des revenus totaux du secteur.

Dès lors, les sanctions ne suffisent pas à constituer un mécanisme de dissuasion ou de prévention des comportements contraires à la réglementation qui leur est applicable.

Compte tenu de son manque d’efficacité, il est nécessaire non seulement de revoir et d’ajuster les montants des sanctions, mais aussi que celles-ci soient transparentes, opportunes, proportionnées et prévisibles face à l’action qui viole la loi.

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